La place que prennent la mort et le deuil, dans toute vie humaine, révèle bien l'importance qu'elles occupent aussi dans la vie de notre Église. Même si les coutumes évoluent au fil du temps, elles laissent entières les questions sur le sens de la mort, de la souffrance et de la peine qu'elles suscitent chez les êtres humains.
Jésus nous a laissé un message sur la souffrance et la mort. Il a voulu les éprouver lui-même, dans son esprit et dans sa chair, et affirmer ainsi qu'elles ne seraient pas le dernier mot de tout. Il invite tout être humain à entrer à sa suite dans le monde de la résurrection et de la vie.
C'est l'essentiel du message, que l'Église a la mission de proposer, à tous les baptisés et à tout être humain. Elle le fait à l'aide de rites qui rendent présents les fruits du mystère Pascal de Jésus. Notre expérience pastorale ne cesse d'en confirmer les bienfaits. Aussi, les personnes qui ont «charge pastorale» redisent-elles unanimement que les funérailles chrétiennes constituent une occasion «privilégiée» d'évangélisation. Cela est vrai pour les habitués de nos assemblées dominicales et tout particulièrement pour ceux et celles qui les fréquentent rarement.
Dans les faits, les personnes qui président les funérailles consacrent généralement beaucoup de temps à accueillir les parents ou amis des défunts, à prier avec eux au salon funéraire, à préparer la célébration avec tous ceux et celles qui y assument un rôle, à prévoir une homélie adaptée, à vivre les derniers adieux au cours de la célébration et souvent faire une dernière prière au cimetière. Il n'est pas rare que les personnes endeuillées requièrent, par la suite, accompagnement et soutien. Compte tenu du fait que l'annonce des funérailles est habituellement imprévue, force est de constater qu'elles prélèvent souvent une portion considérable du temps et des soucis du personnel pastoral. Ce qui représente un nouveau défi pour les prêtres, moins nombreux à pouvoir les assumer.
L'Eucharistie
La célébration des funérailles comprend habituellement l'Eucharistie. Celle-ci rend présent le mystère de mort et de résurrection de Jésus auquel est associée la personne défunte; elle actualise réellement le message évangélique. L'Eucharistie est promesse de résurrection: "Celui qui mange ma chair et boit mon sang possède la vie éternelle et moi, je le ressusciterai au dernier jour". (Jn 6,54)
Cependant, la décision de célébrer l'Eucharistie lors des funérailles doit être prise avec discernement. Il se peut que, pour la famille de la personne défunte et pour une bonne partie de l'assemblée, l'Eucharistie n'ait pas de réelle signification. Dans ce cas, pour respecter la vérité de ce sacrement et la vérité des personnes, il est plus indiqué de proposer une célébration de la Parole sans distribution de la communion. Cette décision, sur le choix de l'Eucharistie ou d'une célébration de la Parole, devrait être prise de concert avec la famille de la personne défunte.
Si, pour une raison ou l'autre, la liturgie des funérailles s'est déroulée sans Eucharistie, des membres de la famille peuvent cependant demander la célébration d'une messe à l'intention de la personne défunte. On s'efforcera de la célébrer dans un délai relativement court. Qu'elle le soit à l'occasion d'une assemblée dominicale - ce qui est souhaitable - ou sur semaine, elle ne comportera aucun des rites d'accueil ou d'adieu puisque les funérailles ont déjà eu lieu.
La pratique ancienne des services anniversaires est abolie. Elle est remplacée par une messe anniversaire, habituellement célébrée à l'occasion d'une messe dominicale.
Le moment des funérailles
En même temps que nos effectifs presbytéraux diminuent, croit la demande pour la célébration de funérailles le samedi. On comprend la préférence pour cette journée qui facilite l'assistance d'un plus grand nombre. Mais on voit sans peine, surtout dans les paroisses ou les secteurs plus populeux, qu'il devient impossible de satisfaire à toutes les demandes, le ministère de fin de semaine tendant aussi à s'alourdir. C'est pourquoi, en règle générale, il n'y aura plus de funérailles le samedi après-midi.
Au Canada on ne célèbre pas de funérailles dans quelque lieu que ce soit - avec ou sans Eucharistie - le dimanche, à Noël et le Premier de l'an. Pendant le triduum pascal, soit les jeudi, vendredi et samedi saints, on peut célébrer des funérailles, mais uniquement sans Eucharistie. Dans ce cas, comme il a été indiqué plus haut, une messe pourra être célébrée à l'intention de la personne défunte, à la première occasion favorable.
Si une célébration de funérailles en présence du corps ou des cendres a déjà eu lieu, on évitera de procéder à une deuxième, par exemple dans la paroisse où se fait l'inhumation.
Les funérailles à l'église
Par funérailles, on entend une célébration liturgique faite dans une église à l'occasion du décès d'une personne baptisée, selon le rituel prévu. Le lieu de la célébration des funérailles chrétiennes est donc l'église paroissiale, là où la communauté est invitée à prier pour la personne défunte et à offrir son soutien aux parents et amis en deuil.
5.2 [...] Si la famille désire recevoir les condoléances à l'église, on prévoira une période de temps d'environ une heure avant la célébration, si possible en un endroit discret. Ces condoléances ne se feront pas en présence du corps de la personne défunte ni en présence de l'urne funéraire. Seuls les prêtres peuvent être exposés dans une église.
Ces normes amendent le décret 01/01 et entrent en vigueur le 1er décembre 2010.
Donné à Rimouski, ce vingt-neuf novembre deux mille dix.
+ Pierre-André Fournier, archevêque de Rimouski
Yves-Marie Mélançon, prêtre, chancelier,le 29 novembre 2010
1.1 RASSEMBLEMENT
1.2 ÉVOCATION ou HOMMAGE
(l'une des trois propositions qui suit, au choix :)
1.3 GESTE ET SYMBOLES
2.1 PAROLE
2.2 PRIÈRE
3. CONCLUSION
1. Quel est le sens des différents rites liturgiques ?
Le cierge Pascal allumé : symbolise la présence du Ressuscité dans le monde.
Le rite de la lumière : le geste de prendre la flamme du cierge Pascal, pour allumer le cierge près du cercueil ou de l’urne, signifie que la lumière du Christ ressuscité est la source de notre espérance.
Le rite de la croix : la croix rappelle que Jésus nous a aimés jusqu’à mourir pour nous.
L’encensement : il s’agit d’un signe de respect pour le défunt; cela symbolise notre prière qui monte vers Dieu.
L’aspersion avec de l’eau bénite : l’aspersion d’eau bénite rappelle l’eau du baptême. Elle confère une bénédiction et est signe de mort et de résurrection. On ne fait pas d’aspersion d’eau bénite aux funérailles d'une personne non baptisée.
2. Mettre des fleurs près du cercueil ou de l’urne
Les fleurs : elles sont signes de sympathie, d’amitié, de solidarité. Les fleurs peuvent être de couleur blanche ou de couleurs vives. C’est la coutume des salons funéraires et des familles de mettre des fleurs sur le cercueil et autour du cercueil pour les funérailles d’un chrétien à l’église.
3. Gestes et signes d’amitié
Des objets familiers : ils peuvent être significatifs de ce qui avait de la valeur aux yeux du défunt.
Le geste de dernier adieu : c’est un signe d’affection ou d’amitié que l’on peut faire, par exemple en posant la main sur le cercueil ou l’urne.
Temps de l’accueil :
Temps de la Parole :
Temps de la Prière :
Temps du dernier Adieu :
Le rôle de la famille dans les funérailles est important, si elle accepte de participer : allumer le cierge Pascal, déposer une petite croix sur le cercueil (ou près de l’urne), lire les lectures, donner un témoignage sur le défunt, asperger le cercueil (ou l’urne) d’eau bénite dans un bénitier...
Cette participation personnalise la cérémonie et donne la possibilité d’exprimer quelque chose en un moment où l'on se sent impuissant devant ce qui arrive. C’est un dernier geste d’affection ou d’amitié pour le défunt. C’est aussi une étape de deuil qui libère, car on a souvent l’impression de ne pas avoir fait tout ce qu’on pouvait pour celui ou celle qui nous a quittés.
La participation de la famille donne aussi une richesse, une "densité" à la célébration. Elle est apaisante pour tous. Elle crée un élan, une ouverture à une espérance qui est ressentie par l’assemblée, même si celle-ci est composée de bien des gens qui sont loin de l’Église.